Accueil Actualités Ouverture du 8e congrès de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme : La Ltdh à la croisée des chemins

Ouverture du 8e congrès de la Ligue Tunisienne des Droits de l’Homme : La Ltdh à la croisée des chemins

Bassem Trifi : «Nous œuvrons aujourd’hui à préserver notre indépendance contre vents et marées. Cette orientation que prendra très certainement la nouvelle équipe dirigeante de la Ltdh permettra de défendre les droits de tous sans aucune discrimination».

Un des principaux bastions depuis 1976, des plus téméraires des défenseurs des droits de l’homme, lors des époques les plus sombres de la dictature, la Ligue tunisienne des droits de l’homme a donné le coup d’envoi hier de son 8e congrès national électif. Un congrès qui se tient dans un contexte national particulier marqué par de profondes divisions, y compris au sein de l’organisation elle-même. Pendant trois jours, les membres de la Ltdh seront en conclave pour choisir une nouvelle direction, au sens propre comme au figuré, à l’organisation vieille de plus de 40 ans et prix Nobel de la paix en 2015, aux côtés de l’Ugtt et de l’Ordre des avocats tunisiens.

Interrogé par le journal La Presse, Bassem Trifi, l’un des principaux favoris pressentis pour présider la Ligue, nous explique que le principal enjeu des congressistes est de renforcer l’indépendance de la Ltdh. Selon notre interlocuteur, cette indépendance a été mise à mal depuis le coup de théâtre et le séisme politique du 25 juillet 2021.

«Nous œuvrons aujourd’hui à préserver notre indépendance, contre vents et marées, précise Bassem Trifi. Cette orientation que prendra très certainement la nouvelle équipe dirigeante de la Ltdh permettra de défendre les droits de tous sans aucune discrimination».

Même s’il ne doute pas de leur engagement en faveur de la défense des droits de l’Homme, Trifi estime qu’une partie des membres de la Ligue étaient convaincus qu’en cette période post-25 juillet, il fallait desserrer l’étau autour du pouvoir, quitte à baisser le rythme des protestations contre les atteintes aux droits de l’Homme et celui des revendications.

Plusieurs invités et amis de la Ligue étaient présents en ce premier jour de congrès, notamment pour soutenir l’organisation et son indépendance vis-à-vis des velléités de récupération de la Ltdh.

Abdennacer Aouini, avocat et militant, nous explique que la Ligue devra jouer pleinement son rôle de «garde-fou» pendant cette période.

«Clairement, il faut que la Ligue soit prête à se mobiliser contre les dépassements des appareils sécuritaires, contre les procès non équitables et sur l’ensemble des dossiers liés aux libertés», explique-t-il.

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